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LE VIH DANS LES COMMUNAUTÉS ACN

Les personnes ACN sont un des groupes les plus touchés par le VIH en Ontario.

Selon les catégories épidémiologiques, les contacts hétérosexuels sont le principal mode de transmission du VIH parmi les personnes ACN en Ontario.1 Gouvernement du Canada, Agence de la santé publique du Canada. Chapitre 13 : Le VIH/sida au Canada chez les personnes originaires de pays où le VIH est endémique – Actualités en épidémiologie du VIH/sida – Avril 2012 – Agence de la santé publique du Canada [Internet]. 2014 [Cité le 3 janv. 2017]. Accessible à : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/vih-sida/publications/actualites-epidemiologie/chapitre-13-vih-sida-canada-personnes-originaires-pays-vih-endemique.html Les personnes hétérosexuelles venues de pays où le VIH est endémique sont affectées de manière disproportionnée par le VIH/sida au Canada. On dit de la situation d’un pays qu’elle est « endémique » lorsque sa population présente un taux de transmission du VIH relativement élevé, et ce de manière continue. Les pays où le VIH est endémique se trouvent majoritairement en Afrique, puis dans les Caraïbes et en Amérique centrale et du Sud.

En Ontario, le VIH/sida a un impact considérable sur les femmes venues de pays où le VIH est endémique. Les femmes des communautés ACN sont surreprésentées dans l’épidémie de VIH de la province, avec des taux de nouvelles infections nettement supérieurs à ceux de leurs concitoyennes blanches.

Les GBHRSH des communautés ACN sont un autre sous-groupe particulièrement vulnérable au VIH en raison d’une combinaison de facteurs sociaux, culturels, comportementaux et biologiques. Il est toutefois difficile d’estimer le nombre de GBHRSH ACN qui vivent avec le VIH. Une étude auprès de 165 GBHRSH noirs à Toronto a révélé une séroprévalence du VIH autodéclarée de 24 %.2 2 George C, Makoroka L, Rourke SB, Adam BD, Remis RS, Husbands W, et coll. HIV Testing by Black MSM in Toronto: Identifying Targets to Improve Testing. SAGE Open. 2014 Jun 11;4(2):2158244014529776.Le nombre réel de diagnostics dans la communauté ACN est probablement sous-estimé, compte tenu de l’ampleur des données manquantes sur les populations prioritaires. 

Pour les plus récentes données, voir le site Web de l’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative : http://www.ohesi.ca/

Définition

Facteurs de risque : Éléments biologiques, comportementaux et relationnels influençant la probabilité qu’une personne contracte le VIH. Il est important de noter que les personnes ACN n’ont pas toutes un risque élevé de contracter le VIH, car elles ne sont pas toutes exposées aux risques et vulnérabilités qui sont décrits ici.

Selon les catégories épidémiologiques, les contacts hétérosexuels sont le principal mode de transmission du VIH parmi les personnes ACN au Canada.3 Gouvernement du Canada, Agence de la santé publique du Canada. Chapitre 13 : Le VIH/sida au Canada chez les personnes originaires de pays où le VIH est endémique – Actualités en épidémiologie du VIH/sida – Avril 2012 – Agence de la santé publique du Canada [Internet]. 2014 [Cité le 3 janv. 2017]. Accessible à : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/vih-sida/publications/actualites-epidemiologie/chapitre-13-vih-sida-canada-personnes-originaires-pays-vih-endemique.html En dépit de ce fait, certains membres de la communauté ACN entretiennent des idées fausses quant aux personnes qui sont à risque de contracter le VIH. L’une de ces idées erronées est que seuls les hommes gais (en particulier les blancs), les travailleuse(-eur)s du sexe et les personnes qui s’injectent des drogues risquent de contracter le VIH. Dans une étude menée à Toronto, des membres de la communauté ACN ont signalé un double obstacle aux discussions sur le VIH : on suppose que le VIH se transmet uniquement par les rapports homosexuels et l’on nie en même temps l’existence de l’homosexualité au sein de la communauté.4 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/ Le manque de visibilité du VIH à l’échelle provinciale et nationale perpétue l’idée selon laquelle le VIH n’est pas une préoccupation majeure au pays. Plusieurs personnes ACN perçoivent le risque d’exposition au VIH en Ontario et au Canada comme étant négligeable, voire très peu probable.5 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/6 Logie C. Associations between HIV-related stigma, racial discrimination, gender discrimination, and depression among HIV-positive African, Caribbean, and Black women in Ontario, Canada. AIDS Patient Care STDs. 2013;27(2):114–22. Le VIH est souvent perçu comme une chose qui arrive aux autres, en particulier à des personnes « immorales », qui ont plusieurs partenaires sexuel-les ou qui travaillent dans l’industrie du sexe. Cela crée un contexte très propice à la complaisance et à la résistance aux campagnes de prévention et aux interventions en matière de VIH.

Les membres des communautés ACN se concentrent généralement sur les comportements sexuels à risque pour le VIH et ignorent largement les modes d’exposition ou de transmission non sexuelle. Ils reconnaissent certains facteurs relationnels comme comportant un risque d’infection par le VIH, comme les relations sexuelles non monogames, le fait de ne pas connaître les antécédents sexuels d’un-e partenaire et le manque général d’éducation sur les pratiques sexuelles plus sécuritaires et la prévention du VIH.7 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1.Les risques liés au partage de matériel d’injection de drogues sont généralement moins bien connus.

Il est important que les prestataires de services comprennent que certaines personnes ACN ayant immigré au Canada fondent leurs systèmes de croyances liées à la santé sur leurs expériences antérieures dans leur pays d’origine. Entretenues par la communauté culturelle et perpétuées pendant des générations, ces croyances sont souvent très différentes des attitudes canadiennes/occidentales à l’égard des soins de santé. Cela peut influencer la façon dont certaines personnes ACN perçoivent le VIH, et si elles le considèrent ou non comme une maladie chronique traitable. Des prestataires de services pourraient tendre à interpréter le faible taux de dépistage du VIH au sein des communautés ACN comme une forme de résistance, ou à qualifier ces populations de « difficiles à servir »; or leurs choix en ce qui a trait aux soins de santé et à la prévention du VIH peuvent être guidés par des perceptions différentes de la santé, du bien-être et des déterminants sociaux de la santé.8 Kuile S, Rousseau C, Munoz M, Nadeau L, Ouimet M. The Universality of the Canadian Health Care System in Question: Barriers to Services for Immigrants and Refugees. Int J Migr Health Soc Care. 2007 Jul 1;3(1):15–26.9 Othieno J. Understanding how contextual realities affect African born immigrants and refugees living with HIV in accessing care in the Twin Cities. J Health Care Poor Underserved. 2007 Aug;18(3 Suppl):170–88.

Les expériences antérieures des membres de la communauté ACN dans le système de santé – en Ontario ou ailleurs au Canada, dans leur pays d’origine et dans d’autres pays (p. ex., manque d’accès, exclusion sociale) – peuvent également influencer leur perception des prestataires et/ou des services ainsi que leur degré de confiance à leur égard. Il peut être difficile pour certaines personnes ACN d’accepter l’enseignement de l’éducation à la santé sexuelle aux enfants/jeunes, de remettre en question leur vision du rôle des femmes et des hommes, de discuter de la prévention du VIH dans les unions de fait ou les relations conjugales (c.-à-d. l’usage du condom et le dépistage du VIH dans les relations à long terme) et de reconnaître les dangers du racisme, de l’hétérosexisme et de l’homophobie.10 CISD, CACVO, WHIWH. Vers l’amélioration des services de prévention du VIH pour les communautés africaines, caraïbes et noires du Canada : une analyse des lacunes [Internet]. Ottawa; 2011. Accessible à : http://www.icad-cisd.com/pdf/CHABAC/BackgroundReports/FR/Gap_Analysis_FR_FINAL.pdf11 Kuile S, Rousseau C, Munoz M, Nadeau L, Ouimet M. The Universality of the Canadian Health Care System in Question: Barriers to Services for Immigrants and Refugees. Int J Migr Health Soc Care. 2007 Jul 1;3(1):15–26.12 Othieno J. Understanding how contextual realities affect African born immigrants and refugees living with HIV in accessing care in the Twin Cities. J Health Care Poor Underserved. 2007 Aug;18(3 Suppl):170–88.

RELIGION ET SPIRITUALITÉ
La religion et la spiritualité jouent un rôle important dans la vie de nombreuses personnes ACN. Certaines personnes adeptes d’une religion croient ouvertement ou secrètement qu’elles ne peuvent pas contracter le VIH ou le transmettre, simplement parce qu’elles sont « sauvées », croyantes, protégées par une divinité/puissance divine, ou « born again », ou parce qu’elles se sont converties/réengagées à la religion ou à une voie spirituelle. Les preuves scientifiques et l’existence de millions de personnes vivant avec le VIH qui pratiquent une religion, dans le monde, démontrent que ces croyances ne protègent pas à elles seules contre l’acquisition et la transmission du VIH.13 13 Othieno J. Understanding how contextual realities affect African born immigrants and refugees living with HIV in accessing care in the Twin Cities. J Health Care Poor Underserved. 2007 Aug;18(3 Suppl):170–88.14 14 Collins P, von Unger H, Armbrister A. Church ladies, good girls, and locas: stigma and the intersection of gender, ethnicity, mental illness, and sexuality in relation to HIV risk. Soc Sci Med. 67(3):389–97.

Une étude auprès de jeunes Africain-es à Windsor a examiné le lien entre la religiosité et les comportements sexuels. Les jeunes ayant de fortes convictions religieuses ont indiqué que le réseautage sexuel entre membres d’une même confession influençait les activités sexuelles qu’ils et elles pratiquaient.

Les tendances des comportements sexuels sont le fruit d’une conceptualisation du sexe comme étant un péché, et des relations sexuelles avant le mariage et de l’usage du condom comme étant contraires aux croyances et règles religieuses. Bien que les jeunes croyant-es percevaient les relations sexuelles avant le mariage comme étant un péché, les jeunes femmes étaient d’avis que les relations anales leur permettaient de préserver leur virginité et l’honneur de la famille.15 15 Omorodion F, Gbadebo K, Ishak P. HIV vulnerability and sexual risk among African youth in Windsor, Canada. Cult Health Sex. 2007 Aug;9(4):429–37. On a également constaté que les jeunes femmes ACN qui assistaient à des services ou événements religieux sur une base mensuelle étaient 2,78 fois moins susceptibles de déclarer avoir utilisé un condom lors de leur dernière relation vaginale, comparativement à celles qui assistaient moins ou plus souvent à de tels événements.16 Maticka-Tyndale E, Kerr J, Mihan R, Mungwete R, Team AS. Condom Use at Most Recent Intercourse Among African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Int J Sex Health. 2016 Jul 2;28(3):228–42 Les chefs religieux ont été décrits comme préférant un message d’abstinence jusqu’au mariage plutôt que d’appui à l’usage du condom. Les auteur-es ont émis l’hypothèse selon laquelle une fréquentation religieuse modérée encourageait la socialisation et l’évitement des risques, alors qu’une fréquentation très assidue exposait les jeunes à des messages plus négatifs au sujet du condom.17 17 Maticka-Tyndale E, Kerr J, Mihan R, Mungwete R, Team AS. Condom Use at Most Recent Intercourse Among African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Int J Sex Health. 2016 Jul 2;28(3):228–42.

Les croyances religieuses et spirituelles influencent également la réaction de nombreuses personnes au VIH/sida. Par exemple, le VIH est perçu par certaines personnes comme une punition, divisant le monde entre ceux qui méritent de l’aide et ceux qui n’en méritent pas. Ces attitudes et croyances peuvent avoir un impact direct sur la capacité des prestataires de services à discuter des méthodes de prévention du VIH avec les individus et les communautés (p. ex., usage du condom, négociation du sexe plus sécuritaire). La condamnation de l’homosexualité par la religion et la pression venant des attentes culturelles liées au mariage hétérosexuel et à propos de la fondation d’une famille traditionnelle peuvent rendre les GBHRSH africains moins à l’aise de discuter de leur sexualité. Une étude a révélé que l’exposition durant l’enfance à des religions qui découragent l’homosexualité est associée à des comportements à risque pour le VIH à l’âge adulte et à l’infection par le VIH chez les hommes noirs qui ont des relations sexuelles avec des hommes.18 18 Nelson LE, Wilton L, Zhang N, Regan R, Thach CT, Dyer TV, et coll. Childhood Exposure to Religions With High Prevalence of Members Who Discourage Homosexuality Is Associated With Adult HIV Risk Behaviors and HIV Infection in Black Men Who Have Sex With Men. Am J Mens Health. 2017 Sep 1;11(5):1309–21. Toutefois, il convient de noter que les trois quarts des hommes ayant participé à l’étude MaBwana ne s’identifiaient pas à une religion organisée. On ne sait pas clairement non plus dans quelle mesure les conclusions concernant les chrétiens pourraient s’appliquer aux GBHRSH d’autres religions.19 George C, Adam BD, Read SE, Husbands WC, Remis RS, Makoroka L, et coll. The MaBwana Black menʼs study: community and belonging in the lives of African, Caribbean and other Black gay men in Toronto. Cult Health Sex. 2012 May 1;14(5):549–62.

CIRCONCISION MASCULINE TRADITIONNELLE
Alors que la circoncision masculine est à présent reconnue comme un moyen de réduire le risque de transmission du VIH chez les hommes, il s’agit d’une pratique traditionnelle courante dans de nombreuses cultures africaines. Le récent point de mire sur la circoncision masculine en tant qu’intervention médicale visant à réduire la transmission du VIH pourrait stimuler sa pratique traditionnelle. Ceux qui l’exercent pourraient avoir le sentiment que le bien-fondé de cette pratique perpétuée depuis des siècles est à présent plus largement reconnu et que les hommes déjà circoncis sont protégés contre la transmission du VIH. Toutefois, la circoncision masculine en tant que rite de passage vers l’âge adulte n’a pas été conçue comme un moyen de prévenir le VIH, et certains aspects de cette pratique pourraient compromettre ses bienfaits préventifs potentiels, voire accroître le risque de contracter le VIH.20 20 Organisation mondiale de la Santé. Traditional Male Circumcision Among Young People [Internet]. Accessible à : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/44247/1/9789241598910_eng.pdf

Dans les milieux traditionnels, il arrive qu’un seul instrument soit utilisé pour circoncire de nombreux jeunes hommes, ce qui signifie que le risque de contracter le VIH peut être élevé en raison du contact de sang à sang. On devrait recommander aux hommes qui ont été circoncis dans ce contexte de se faire dépister pour le VIH s’ils ne peuvent pas être certains qu’un couteau stérilisé a été utilisé. Les études publiées sur la circoncision masculine traditionnelle en Afrique orientale et australe sont limitées; il n’est donc pas possible d’évaluer avec précision la prévalence de complications consécutives à l’intervention ou la contribution des différentes pratiques traditionnelles aux événements indésirables ultérieurs.21 21 Wilcken A. Traditional male circumcision in eastern and southern Africa: a systematic review of prevalence and complications. Bull World Health Organ. 88(12):907–14.

MUTILATION GÉNITALE FÉMININE
La mutilation génitale féminine (MGF) désigne l’ablation partielle ou complète des organes génitaux externes de la femme pour des raisons autres que des fins thérapeutiques médicales. Elle est pratiquée par les fidèles de certaines religions et par des personnes qui adhèrent à certaines pratiques traditionnelles. Un praticien traditionnel procède généralement à la MGF à l’aide d’un instrument et sans anesthésie. Le risque de transmission du VIH est particulièrement élevé si plusieurs MGF sont effectuées avec le même instrument, sans stérilisation entre les différentes personnes. Dans des milieux plus aisés, la MGF peut être pratiquée en établissement de santé par du personnel qualifié. L’âge auquel la MGF est pratiquée varie d’une région à l’autre. Elle concerne des nourrissons de quelques jours autant que des adolescentes et des femmes d’âge mûr. L’Organisation mondiale de la Santé s’oppose à tous les types de MGF, qu’elle soit médicalisée ou traditionnelle.22 22 Perron, Liette, Senikas, Vyta, Burnett, Margaret, Davis, Victoria. Déclaration de principe de la SOGC : Excision/mutilation génitale féminine. Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada [Internet]. Accessible à : https://www.jogc.com/article/S1701-2163(16)39640-2/pdf

De nombreuses femmes africaines qui vivent aujourd’hui en Ontario ont subi une MGF. Celles qui ont subi une telle intervention, en particulier de type III (infibulations), ont un risque accru d’infection par le VIH. L’intervention (qui consiste à retirer le clitoris entier ainsi que les petites et grandes lèvres, et à coudre les deux côtés ensemble en ne laissant qu’une petite ouverture pour l’urine) entraîne souvent un traumatisme physique de la muqueuse vaginale lors des relations sexuelles (p. ex., abrasions, déchirures, saignements), ce qui augmente le risque de contracter le VIH et d’autres ITS.23 23 Retzlaff C. Female genital mutilation: not just over there. J Int Assoc Physicians AIDS Care. 1999;5(5):28–37. 

NETTOYAGE/DOUCHE VAGINALE
Le nettoyage vaginal est une autre pratique courante chez les femmes africaines. Il sert à assécher les sécrétions vaginales en vue de « relations sèches » ou à resserrer la paroi vaginale afin d’augmenter la friction et le plaisir masculin lors des relations sexuelles. Un certain nombre d’hommes africains affirment qu’ils ne voudraient pas avoir de relations sexuelles avec une femme qui n’a pas asséché son vagin.24 24 Braunstein S, van de Wijgert J. Cultural Norms and Behavior Regarding Vaginal Lubrication During Sex: Implications for the Acceptability of Vaginal Microbicides for the Prevention of HIV/STIs. The Population Council; 2003.25 25 Nicola L. Intravaginal Practices, Bacterial Vaginosis, and HIV Infection in Women: Individual Participant Data Meta-analysis. PLoS Med. 8(2):e1000416.

La douche vaginale est une méthode censée maintenir l’hygiène vaginale; de nombreuses femmes ACN l’utilisent. Elle est également répandue chez les jeunes femmes qui l’utilisent pour dissimuler leurs activités sexuelles. Les produits servant au nettoyage vaginal comprennent des herbes, du savon et d’autres produits de douche en vente libre. Ces produits peuvent causer une sécheresse, une irritation ou une ulcération vaginale et peuvent tuer des bactéries ayant pour rôle de maintenir l’équilibre naturel du pH de la muqueuse vaginale, permettant ainsi à des bactéries nocives de proliférer. Tous ces facteurs peuvent accroître le risque d’infection par le VIH et doivent être pris en compte dans l’évaluation des risques.26 26 Braunstein S, van de Wijgert J. Cultural Norms and Behavior Regarding Vaginal Lubrication During Sex: Impli- cations for the Acceptability of Vaginal Microbicides for the Prevention of HIV/STIs. The Population Council; 2003.27 27 Nicola L. Intravaginal Practices, Bacterial Vaginosis, and HIV Infection in Women: Individual Participant Data Meta-analysis. PLoS Med. 8(2):e1000416.

Les réseaux sociaux et sexuels peuvent influencer le risque lié au VIH. La prévalence du VIH dans un réseau sexuel et la position d’une personne au sein de celui-ci sont des facteurs importants, de même que ses comportements sexuels. Les réseaux sexuels où le risque de transmission du VIH est élevé présentent des caractéristiques comme une forte connectivité entre les individus (c.-à-d. que les individus au sein du réseau ont des relations sexuelles entre eux), une concomitance des partenaires sexuel-les (c.-à-d. que des relations sexuelles avec un-e partenaire se produisent entre deux actes sexuels avec un-e autre partenaire) et une insularité géographique (c.-à-d. la proximité basée sur la géographie).28 Tieu H-V, Liu T-Y, Hussen S, Connor M, Wang L, Buchbinder S, et coll. Sexual Networks and HIV Risk among Black Men Who Have Sex with Men in 6 U.S. Cities. PLOS ONE. 2015 Aug 4;10(8):e0134085.

RÉSEAUX DE GBHRSH
La configuration des réseaux sexuels des GBHRSH ACN peut augmenter leur risque de contracter le VIH. Les réseaux sexuels des GBHRSH noirs sont relativement petits et recoupent souvent leurs réseaux sociaux. En outre, certaines études ont montré que les GBHRSH noirs sont plus susceptibles d’avoir des partenaires sexuels plus âgés, ce qui est associé à un risque de contracter le VIH et d’avoir des infections à VIH non diagnostiquées.29 29 Tieu H-V, Liu T-Y, Hussen S, Connor M, Wang L, Buchbinder S, et coll. Sexual Networks and HIV Risk among Black Men Who Have Sex with Men in 6 U.S. Cities. PLOS ONE. 2015 Aug 4;10(8):e0134085.

L’étude MaBwana a observé que la communauté est un concept important pour les GBHRSH noirs, mais que sa définition varie. Les réseaux sociaux de ces individus s’étendent aux communautés noires et gaies, et au-delà de celles-ci. Les GBHRSH sont souvent confrontés au déni et à la suppression des identités homosexuelles dans leurs communautés ethnoraciales et nationales d’origine. Ils peuvent se trouver isolés de deux communautés primaires à la fois, si leur orientation sexuelle est rejetée par les communautés noires et s’ils sont confrontés à la discrimination raciale et à l’exclusion des communautés gaies. Les expériences de discrimination peuvent expliquer en partie pourquoi certains GBHRSH ACN semblent s’éloigner de leur origine et de leur identité ethnoraciale. L’étude MaBwana a révélé que les GBHRSH noirs, en particulier les immigrants récents, sont plus susceptibles de fréquenter des lieux gais blancs, car ceux-ci leur permettent d’élargir leur réseau sexuel et de fréquentations, leur assurent l’anonymat (distance sociale et culturelle) et leur offrent un plus grand choix de partenaires sexuels – la population d’hommes blancs gais étant plus grande que la leur.30 George C, Adam BD, Read SE, Husbands WC, Remis RS, Makoroka L, et coll. The MaBwana Black menʼs study: community and belonging in the lives of African, Caribbean and other Black gay men in Toronto. Cult Health Sex. 2012 May 1;14(5):549–62.

Chez les GBHRSH noirs des États-Unis, le risque de VIH s’accroît en présence d’un partenaire plus âgé ou plus jeune que soi, car la relation met en contact des réseaux d’individus plus jeunes et plus âgés où les taux de prévalence du VIH diffèrent. Certaines études ont montré que les GBHRSH noirs sont plus susceptibles d’avoir des partenaires sexuels plus âgés, et que ce fait est associé à un risque de contracter le VIH et à la présence d’infections à VIH non diagnostiquées parmi ce groupe.31 31 Tieu H-V, Liu T-Y, Hussen S, Connor M, Wang L, Buchbinder S, et coll. Sexual Networks and HIV Risk among Black Men Who Have Sex with Men in 6 U.S. Cities. PLOS ONE. 2015 Aug 4;10(8):e0134085.

L’étude MaBwana a constaté que la communauté est un concept important pour les GBHRSH noirs, mais que sa définition varie. Les réseaux sociaux de ces individus s’étendent aux communautés noires et gaies, et au-delà de celles-ci. Si le concept de « communauté noire » se définit aisément par le pays d’origine et la religion, celui de « communauté gaie » est plus vague et sa définition varie selon le niveau d’expérience de vie des individus.32 32 George C, Adam BD, Read SE, Husbands WC, Remis RS, Makoroka L, et coll. The MaBwana Black menʼs study: community and belonging in the lives of African, Caribbean and other Black gay men in Toronto. Cult Health Sex. 2012 May 1;14(5):549–62.

RÉSEAUX HÉTÉROSEXUELS

En vertu des traditions et des coutumes, de nombreuses cultures permettent aux hommes d’avoir plusieurs partenaires sexuelles. En général, les femmes n’ont pas le même droit. La polygamie (c.-à-d. un mari avec plusieurs épouses), une pratique essentiellement patriarcale, est présente dans les communautés africaines et caribéennes. Il est possible que la migration au Canada (où la polygamie est illégale) ait réduit le nombre d’hommes africains s’engageant dans des relations polygames officielles, mais elle n’a pas complètement éliminé cette pratique. Les hommes qui avaient plus d’une épouse avant d’arriver au Canada ressentent une obligation morale et économique envers les femmes et les enfants issus de ces relations et ne peuvent pas justifier leur abandon. Dans la culture afro-caraïbéenne, la polygamie fonctionnelle n’est souvent pas discutée ouvertement, mais elle peut être implicitement comprise et pratiquée; elle peut s’inscrire dans le contexte de relations maritales et à long terme, ou exister parallèlement à celles-ci. Les partenaires peuvent être des femmes, des hommes ou des personnes transgenres.33 33 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9.

Les membres de la communauté ACN reconnaissent l’impact potentiel et réel du genre sur la répartition du pouvoir dans les relations (hétérosexuelles). La répartition du pouvoir entre les hommes et les femmes est perçue comme étant prédéterminée par les valeurs et attentes culturelles – les hommes ayant des rôles dominants qui leur procurent plus de pouvoir. En revanche, le genre a un impact sur la capacité de la femme à négocier les relations sexuelles, car les hommes initient le contact ou se trouvent en situation de pouvoir dans ce contexte.34 34 Baidoobonso S, Mokanan H, Meidinger L, Pugh D, Bauer G, Nleya-Ncube M, et coll. Final Report from the Black, African and Caribbean Canadian Health (BLACCH) Study. 2012 [Cité le 25 oct. 2016]. Accessible à : https://works.bepress.com/shamara_baidoobonso/1/

Une étude auprès de jeunes ACN à Windsor, Ontario, a révélé que les perceptions à propos du sexe, des relations et du comportement sexuel sont enracinées à la fois dans les normes et valeurs traditionnelles de leurs sociétés d’origine et dans les réalités quotidiennes de la vie moderne en Ontario. Ces résultats montrent que l’établissement d’une résidence dans une société occidentale n’élimine pas l’influence des valeurs, normes et croyances culturelles patriarcales et oppressives qui subordonnent les femmes et les rendent impuissantes.35 35 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9.

Une étude étatsunienne auprès de jeunes adultes hétérosexuel-les afro-américain-es a identifié quatre facteurs contextuels déterminants qui semblent limiter l’usage du condom :

  1. Il n’est pas toujours possible d’avoir accès à des condoms lorsque le désir est à son comble, et l’absence de condom n’est souvent pas un obstacle aux relations sexuelles;
  2. la décision d’utiliser un condom résulte d’une évaluation culturelle du niveau de risque présumé d’un-e partenaire, et non d’une compréhension des comportements à risque dans une perspective de santé publique;
  3. l’implication émotionnelle dans une relation est en contradiction avec l’usage soutenu du condom et la décision de cesser d’utiliser le condom est prise rapidement;
  4. les relations où le condom n’est pas utilisé sont multiples, se chevauchent et se succèdent. Il en résulte un risque élevé d’ITS. Ce risque n’est pas aléatoire ou insignifiant; il est conditionné par des facteurs socioéconomiques qui incitent les participant-es à privilégier le plaisir et les gains émotionnels et matériels immédiats au détriment de la planification à long terme et des partenariats monogames.36 36 Singer M. Syndemics, sex and the city: understanding sexually transmitted diseases in social and cultural context. Soc Sci Med. 2006;63(8):2010–21.

La sélection des partenaires et le réseautage sexuel sont d’importants facteurs qui contribuent au fardeau du VIH dans les communautés ACN. Une étude auprès de 543 jeunes ACN à Windsor a révélé des différences dans le réseautage sexuel parmi les groupes de la diaspora africaine en Ontario. Les jeunes chrétien-nes africain-es et caribéen-nes étaient plus intéressé-es à développer des relations intimes et romantiques avec des personnes de la même culture, comparativement aux jeunes chrétien-nes noir-es dont les familles étaient établies au Canada depuis plus longtemps. Les nouveaux et nouvelles arrivant-es étaient plus susceptibles de choisir des partenaires du même groupe ethnoracial, bien que cette tendance s’atténuait avec le temps de vie au Canada.37 .37 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9

Malgré la tendance à un risque de VIH plus élevé chez les jeunes hommes ACN en raison de leur nombre accru de partenaires, de partenaires simultané-es et de partenaires non relationnel-les, les jeunes femmes ACN étaient également à risque pour le VIH. Dans la même étude, les femmes ACN étaient plus susceptibles que les hommes de choisir des partenaires ACN. Lorsque le VIH est introduit dans un réseau sexuel ACN, la prévalence accrue de l’infection expose les femmes à un risque plus élevé. À cet égard, le risque réside dans le partenariat et non dans les actions d’un individu.38 38 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9.

Un autre aspect important des réseaux sexuels est la concomitance sexuelle, un sujet peu étudié chez les jeunes Canadien-nes. Dans l’étude de Windsor, environ 19 % des jeunes affirmaient avoir eu deux partenaires ou plus en un mois, les hommes déclarant une plus grande concomitance sexuelle que les femmes. Cette tendance était constante, quelle que soit l’appartenance ethnoreligieuse. Les immigrant-es plus récent-es déclaraient une moins grande concomitance des partenaires que les participant-es né-es au Canada. La majorité (environ 75 %) des jeunes sexuellement actif(-ve)s de cet échantillon ont déclaré avoir eu au moins un-e partenaire non relationnel-le (rencontre d’un soir, partenaire occasionnel-le, partenaire sexuel-le transactionnel-le). Cela corrobore les conclusions de diverses études, selon lesquelles 60 % à 84 % des jeunes ont des partenaires sexuel-les non relationnel-les. Dans l’étude de Windsor, les hommes et les jeunes né-es au Canada étaient plus susceptibles d’avoir eu un-e partenaire non relationnel-le que les femmes et les jeunes né-es à l’étranger.39 39 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9.

Le condom interne (ou « féminin ») et le condom externe (ou « masculin ») sont un élément fondamental des efforts de prévention du VIH et des ITS. Cependant, de nombreuses personnes ACN rencontrent d’importants obstacles à l’usage systématique du condom. Dans une étude auprès de 168 hommes ACN du Grand Toronto, une forte proportion des participants utilisait le condom de manière irrégulière, mais cela variait selon l’origine ethnique de leur partenaire; la probabilité d’un usage irrégulier augmentait avec un-e partenaire sexuel-le non noir-e. La régularité de l’utilisation du condom variait également en fonction du lieu de naissance. Les hommes nés au Canada et dans les Caraïbes étaient moins susceptibles d’utiliser régulièrement le condom que les hommes nés en Afrique. L’étude souligne la nécessité d’un soutien ciblé pour les GBHRSH noirs, en particulier ceux nés au Canada, de même que pour les plus âgés qui ne discutent pas ouvertement de leur orientation sexuelle.40 George C, Makoroka L, Husbands W, Adam BD, Remis R, Rourke S, et coll. Sexual health determinants in black men-who-have-sex-with-men living in Toronto, Canada. 2013 Nov 29 [Cité le 12 avril 2017]. Accessible à : https://www.growkudos.com/publications/10.1108%252Feihsc-10-2013-0034

Plus le temps passé au Canada augmente, plus les immigrant-es sont susceptibles de déclarer des antécédents de relations sexuelles forcées ou non désirées; des relations sexuelles non protégées avec un-e partenaire régulier(-ère) ou occasionnel-le au cours des 12 derniers mois; n’avoir pas utilisé de condom au cours des 12 derniers mois; des relations sexuelles sous l’effet d’une drogue ou de l’alcool; des antécédents d’ITS; et des relations sexuelles antérieures ou au cours de la dernière année.41 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1. En général, les jeunes ACN ont un taux d’usage du condom inférieur à celui des jeunes de 15 à 24 ans de l’ensemble du Canada et de l’Ontario.42 Maticka-Tyndale E, Kerr J, Mihan R. A profile of the sexual experiences of African, Caribbean and Black Canadian youth in the context of Canadian youth sexuality. Can J Hum Sex. 2016 Apr;25(1):41–52. La promotion d’une norme de responsabilité personnelle quant au condom (p. ex., achat, communication) peut augmenter l’usage du condom chez les hommes et les femmes de la communauté ACN.43 Maticka-Tyndale E, Kerr J, Mihan R, Mungwete R, Team AS. Condom Use at Most Recent Intercourse Among African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Int J Sex Health. 2016 Jul 2;28(3):228–42.

 

 
 
 
 

Définition

Vulnérabilités : Contextes sociaux et culturels qui affectent la capacité des individus et des communautés à éviter l’infection par le VIH.

La vulnérabilité accrue au VIH dans les communautés ACN s’inscrit dans des contextes structurels d’inégalités sociales, économiques et politiques. Les facteurs structurels comme l’insécurité économique ont un lien complexe et indirect avec le risque de VIH (c.-à-d. qu’ils augmentent ce risque en réduisant l’accès au dépistage, à la prévention et aux soins pour le VIH).44 Logie CH, Jenkinson JIR, Earnshaw V, Tharao W, Loutfy MR. A Structural Equation Model of HIV-Related Stigma, Racial Discrimination, Housing Insecurity and Wellbeing among African and Caribbean Black Women Living with HIV in Ontario, Canada. Faragher EB, editor. PLOS ONE. 2016 Sep 26;11(9):e0162826.Les normes et pratiques culturelles au sein des communautés ACN contribuent également à la vulnérabilité au VIH.

  • Les dimensions de la stigmatisation, du genre, de la race et de la pauvreté recoupent la stigmatisation, le déni, la peur et la discrimination liés au VIH/sida.45 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/
     
 
 
 
 

Définition

Stigmatisation : « Concept multidimensionnel dont l’essence met l’accent sur la dérogation à une norme ou à une convention acceptée. »46 Goffman, E. Stigma: Notes on the Management of a Spoiled Identity. New York: Simon and Schuster; 1963.

La stigmatisation s’inscrit dans des contextes spécifiques de la culture et du pouvoir. Son histoire influence l’apparence et la forme qu’elle prend, et elle est utilisée par des individus, par des communautés et par l’État pour produire et reproduire l’inégalité sociale.

 
 
 
 

Définition

Stigmatisation liée au VIH : Préjugés, dévalorisation, dénigrement et discrimination à l’endroit de personnes qui sont perçues comme ayant le VIH ou le sida et de groupes et communautés auxquels elles sont associées.47 HEREK GM. AIDS and Stigma. Am Behav Sci. 1999 Apr 1;42(7):1106–16.

Étroitement liée au concept de :

 
 
 
 

Définition

Discrimination : Traitement inéquitable et injuste d’un individu sur la base de son statut VIH réel ou perçu.48 ONUSIDA. Aide-mémoire : Stigmatisation et discrimination [Internet]. ONUSIDA; 2003. Accessible à : https://data.unaids.org/publications/fact-sheets03/fs_stigma_discrimination_fr.pdf

Différents types de stigmatisation opèrent à différents échelons et ont des impacts variables sur les personnes vivant avec le VIH. L’« autostigmatisation » désigne la façon dont des personnes ayant des attributs stigmatisés (p. ex., la séropositivité au VIH) s’attendent à être perçues et traitées par d’autres.49 Visser MJ, Makin JD, Lehobye K. Stigmatizing attitudes of the community towards people living with HIV/AIDS. J Community Appl Soc Psychol. 2006 Jan 1;16(1):42– 58.À un autre échelon, la stigmatisation « rencontrée » est la stigmatisation et la discrimination que vit réellement une personne séropositive dans ses relations interpersonnelles.

La stigmatisation, la discrimination et le déni liés au VIH ont souvent un impact négatif sur l’état de santé et les résultats de santé, en termes de réseaux de soutien social, d’emploi et de conditions de travail, de pratiques de santé personnelle et de capacité d’adaptation.50 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/51 Logie C. Associations between HIV-related stigma, racial discrimination, gender discrimination, and depression among HIV-positive African, Caribbean, and Black women in Ontario, Canada. AIDS Patient Care STDs. 2013;27(2):114–22. Il est également important de noter que la stigmatisation liée au VIH est exacerbée par d’autres formes de stigmatisation, ce qui rend encore plus difficile de combattre le VIH dans les communautés ACN de l’Ontario. Par exemple, la stigmatisation influe sur les attitudes culturelles concernant la sexualité (c.-à-d. les pratiques sexuelles, les notions de moralité et de promiscuité, l’orientation). De plus, le racisme systémique et l’exclusion sociale contribuent à la stigmatisation intériorisée.52 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/53 Logie C. Associations between HIV-related stigma, racial discrimination, gender discrimination, and depression among HIV-positive African, Caribbean, and Black women in Ontario, Canada. AIDS Patient Care STDs. 2013;27(2):114–22. Ceci est évident dans la croyance, répandue chez de nombreuses personnes non africaines, selon laquelle le VIH vient d’Afrique et a été introduit en Ontario et au Canada par des immigrant-es africain-es.54 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/ Les GBHRSH, les femmes et les personnes à faible revenu sont particulièrement touchés par ces formes entrecroisées de stigmatisation et de discrimination.

La stigmatisation et le déni peuvent décourager des personnes ACN de recourir au dépistage du VIH et aux soins et traitements précoces. Les communautés ACN de l’Ontario sont souvent petites et établies dans des régions géographiques spécifiques, donnant l’impression que « tout le monde connaît tout le monde » et que la nouvelle du statut VIH « fera son chemin ». Ce manque perçu de confidentialité peut contribuer à la peur du dévoilement.55 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/

Les croyances religieuses et les normes sociales, l’homophobie ou le déni de l’homosexualité dans les communautés, et le silence entourant la santé et la sexualité sont autant d’enjeux qui influencent les réponses au VIH dans les communautés ACN.56 CACVO. Ontario HIV/AIDS Strategy for African, Caribbean and Black Communities 2013-2018 (the ACB Strategy) [Internet]. CACVO; 2013. Accessible à : https://accho.ca/capacity-building/acb_strategy_web_oct2013_en/ Plusieurs personnes venues d’Afrique et des Caraïbes sont issues de communautés ayant de fortes attitudes homophobes. Les expériences d’homophobie peuvent inciter des individus à éviter les autres membres de leur communauté et à réduire les contacts avec les membres de leur famille.57 Logie C. HIV, Gender, Race, Sexual Orientation, and Sex Work: A Qualitative Study of Intersectional Stigma Experienced by HIV-Positive Women in Ontario, Canada. PLoS Med. 2011;8(11):e1001124.

L’étude MaBwana a observé que l’homosexualité dans le contexte de la vie sociale et politique des Noir-es en Ontario est compliquée par la réticence de la communauté noire en général (qui reflète souvent l’attitude du pays d’origine) à accepter les GBHRSH noirs comme faisant partie de la société, y compris la stigmatisation du VIH en tant que maladie d’homosexuels et l’intersection de ces deux facteurs.58 George C, Adam BD, Read SE, Husbands WC, Remis RS, Makoroka L, et coll. The MaBwana Black menʼs study: community and belonging in the lives of African, Caribbean and other Black gay men in Toronto. Cult Health Sex. 2012 May 1;14(5):549–62.

L’homophobie peut également conduire des membres de la communauté ACN à éviter les services liés au VIH. Dans les messages de prévention du VIH, la présence du terme « gai », de l’expression « HRSH » ou d’images représentant des relations homosexuelles peut dissuader des hommes de recourir à des services de prévention du VIH. La stigmatisation des personnes gaies peut également être un facteur d’évitement du dépistage du VIH.59 Bureau de lutte contre le sida de l’Ontario. Ontario Gay Menʼs HIV Prevention Strategy – Gay, Bi, MSM Situation Report. Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario; 2006. Plusieurs hommes ACN ne s’identifient pas aux termes « gai » ou « bisexuel » parce qu’ils désignent à leurs yeux des qualités féminines indésirables ou incompatibles avec leur perception de soi. Certains GBHRSH ACN ont des relations sexuelles avec d’autres hommes à l’insu de leurs pair-es, de leur famille ou de leurs partenaires sexuelles féminines (ce que l’on appelle parfois « rester discret »). Ils sont plus susceptibles que les GBHRSH d’autres groupes ethniques de s’identifier comme bisexuels plutôt que gais, et sont moins susceptibles que les GBHRSH blancs de dévoiler leur comportement homosexuel à d’autres personnes. Puisque s’identifier comme homme gai peut être considéré dans leur communauté comme incompatible avec l’identité africaine, de nombreux GBHRSH africains peuvent choisir de cacher leur identité sexuelle.60 Bureau de lutte contre le sida de l’Ontario. Ontario Gay Menʼs HIV Prevention Strategy – Gay, Bi, MSM Situation Report. Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario; 2006.

Dans une étude examinant la stigmatisation dans les communautés ACN de Toronto, les participant-es caraïbéen-nes ont décrit l’impact personnel des attitudes homophobes de leurs communautés et en quoi celles-ci sont liées à la stigmatisation et à la discrimination à l’égard des personnes séropositives ou soupçonnées de l’être. Les participant-es ont décrit des mécanismes qui sont utilisés pour surveiller les pratiques sexuelles en général et pour condamner les relations homosexuelles en particulier. Ces attitudes négatives sont sanctionnées par des pratiques culturelles et des institutions sociales comme la famille et l’église, et elles montrent comment les normes culturelles et sociales relatives au genre sont construites et contrôlées.61 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/

La prévalence croissante du VIH parmi les femmes de l’Ontario résulte d’une combinaison complexe de facteurs biologiques (p. ex., structure et maturité du système reproducteur, durée d’exposition au VIH) et sociaux (p. ex., inégalités de genre). Comme de nombreuses femmes en Ontario, les femmes ACN sont souvent socialisées de manière à être subordonnées aux hommes dans leur vie. Ce déséquilibre entre les genres, généralement soutenu par des enseignements religieux et des normes socioculturelles, limite souvent la capacité des femmes à négocier des relations sexuelles plus sécuritaires, au point de ne pas se faire dépister pour le VIH ou de ne pas demander à leurs partenaires d’utiliser un condom (même si elles savent qu’ils ont des relations sexuelles à l’extérieur de la relation), par crainte d’être perçues comme étant trop renseignées sur le sexe, agressives ou de mœurs légères.62 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/ 63 Logie C. Associations between HIV-related stigma, racial discrimination, gender discrimination, and depression among HIV-positive African, Caribbean, and Black women in Ontario, Canada. AIDS Patient Care STDs. 2013;27(2):114–22. Toutefois, d’autres études révélé que les jeunes femmes ACN sont assertives en ce qui concerne l’usage du condom et qu’elles peuvent exercer un contrôle sur les relations vaginales et l’usage du condom.64 Maticka-Tyndale E, Kerr J, Mihan R, Mungwete R, Team AS. Condom Use at Most Recent Intercourse Among African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Int J Sex Health. 2016 Jul 2;28(3):228–42.

En raison de normes culturelles sexospécifiques, certaines femmes ACN pourraient croire qu’elles mettront en péril leur relation à long terme si elles demandent à leur partenaire masculin d’utiliser un condom. De nombreuses femmes ne sont pas prêtes à risquer leur relation si elles considèrent qu’elles ont un risque faible ou nul de contracter le VIH. Pour plusieurs hommes ACN, la négociation des pratiques sexuelles plus sécuritaires n’est pas une priorité et/ou est perçue comme étant la responsabilité de la femme.65 Tharao, Wangari, Massaquoi, Notisha, Teclom, Senait. Silent Voices of the HIV/AIDS Epidemic: African and Caribbean Women in Toronto 2002 – 2004 [Internet]. Womenʼs Health in Womenʼs Hands Community Health Centre; 2006. Accessible à : http://www.icad-cisd.com/pdf/CHABAC/RelatedResources/Silent- Voices-of-the-HIV-and-AIDS-Epidemic.pdf Une étude menée à Windsor a révélé que des inégalités de genre enracinées dans la culture peuvent augmenter le risque d’acquisition d’ITS ou du VIH chez les jeunes Africain-es vivant en Ontario. Par exemple, il était largement accepté que les hommes ont des partenaires sexuelles multiples, alors qu’un comportement semblable de la part d’une jeune femme suscitait des stéréotypes négatifs. Ces observations révèlent la nature « deux poids, deux mesures » des rôles des femmes et des hommes, de même que la domination masculine et la réduction au silence du désir de protection des jeunes femmes. De jeunes participantes à l’étude ont signalé que les femmes qui contestent la domination masculine dans les relations sexuelles sont souvent étiquetées comme des vecteurs du VIH ou comme étant volages et de mœurs légères.66 Omorodion F, Gbadebo K, Ishak P. HIV vulnerability and sexual risk among African youth in Windsor, Canada. Cult Health Sex. 2007 Aug;9(4):429–37.

La capacité d’une femme à négocier des relations sexuelles plus sécuritaires est compliquée par un ou plusieurs de ces facteurs :67 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1.

  • Son partenaire masculin peut être la principale source de revenus et la seule personne du couple qui parle l’une des langues officielles du Canada.
  • Elle pourrait craindre d’être expulsée à cause des menaces de son parrain/partenaire ou par manque de compréhension de la loi sur l’immigration. Le fait de quitter une relation n’est pas un motif pour se voir retirer le statut de résidence permanente, mais un partenaire/parrain violent pourrait utiliser la menace d’expulsion à des fins de manipulation. Si une femme est sans papiers (p. ex., si elle a dépassé la durée de son permis temporaire de travail ou d’études), son partenaire pourrait la signaler et cela pourrait conduire à son expulsion.68 HIV & AIDS Legal Clinic Ontario. Women living with HIV and intimate partner violence [Internet]. Accessible à : https://www.halco.org/wp- content/uploads/2016/07/Women-with-HIV-and-intimate-partner-violence- 2016May-EN.pdf La « résidence permanente conditionnelle » (une politique abolie en 2017) peut conduire à croire qu’une partenaire parrainée est encore tenue de rester avec son partenaire pendant un certain temps pour conserver sa résidence permanente.
  • Certaines femmes, en particulier les Africaines qui ne parlent pas les langues officielles du Canada, peuvent dépendre de leur famille pour la traduction et l’interprétation. Cela peut limiter leur autonomie et leur capacité à recevoir des informations sur la prévention du VIH (et lorsque des membres de la famille traduisent pour ces femmes, ils ont un contrôle sur les informations qu’elles reçoivent).
  • Un mari/partenaire pourrait retenir des documents légaux, des passeports et d’autres documents d’identité, limitant ainsi la capacité d’une femme à quitter une situation dangereuse.
  • Le besoin d’amour ou d’acceptation dans le contexte des relations sexuelles et maritales peut constituer un obstacle à la protection des femmes ACN contre l’infection par le VIH.
  • Le manque d’autonomie des femmes peut se manifester par un manque de capacité à négocier l’usage du condom, par la violence d’un partenaire intime et par des abus en général.
  • Des femmes ACN peuvent faire confiance à leurs partenaires sexuels malgré leur infidélité, et des attitudes culturelles et religieuses peuvent décourager l’usage du condom et la communication au sujet des relations sexuelles et des pratiques sexuelles plus sécuritaires.
  • Certaines femmes ne sont pas conscientes de la présence du VIH dans leur communauté et ne savent pas comment se protéger.
  • Selon l’étude de Windsor, les jeunes femmes africaines devraient être autonomisées et soutenues afin de développer les compétences de négociation nécessaires à réduire leur vulnérabilité aux ITS, y compris au VIH. Les jeunes hommes africains gagneraient probablement à recevoir une éducation à la santé sexuelle pour respecter le droit des femmes concernant leur corps et leur sexualité.69 Omorodion F, Gbadebo K, Ishak P. HIV vulnerability and sexual risk among African youth in Windsor, Canada. Cult Health Sex. 2007 Aug;9(4):429–37.

Certains hommes ACN rencontrent également des obstacles à la prévention du VIH. Par exemple, les normes sociales relatives à l’expression de la masculinité peuvent rendre les hommes ACN moins susceptibles que les femmes ACN de recourir aux services sociaux et de santé, ou leur donner l’impression que leurs besoins/désirs sexuels échappent à leur propre contrôle. Certaines normes et croyances culturelles peuvent dicter aux hommes ACN de ne pas divulguer d’informations; et ceux-ci pourraient ne pas chercher à obtenir des informations puisqu’on les présume déjà bien renseignés sur tous les sujets. Certains hommes hétérosexuels croient qu’ils ne peuvent pas contracter l’infection; ils ne sont généralement pas joints par les messages de prévention du VIH et sont peu susceptibles de recourir aux services liés au VIH, en raison d’une sous-représentation du personnel masculin hétérosexuel ACN dans les organismes en VIH.70 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1.

En ce qui a trait au VIH, les hommes noirs hétérosexuels sont trop souvent représentés comme des prédateurs sexuels.71 Tharao, Wangari, Massaquoi, Notisha, Teclom, Senait. Silent Voices of the HIV/AIDS Epidemic: African and Caribbean Women in Toronto 2002 – 2004 [Internet]. Womenʼs Health in Womenʼs Hands Community Health Centre; 2006. Accessible à : http://www.icad-cisd.com/pdf/CHABAC/RelatedResources/Silent- Voices-of-the-HIV-and-AIDS-Epidemic.pdf Ils sont décrits et compris comme incarnant la masculinité de manière dangereuse, risquée, improductive et néfaste au bien-être des femmes. Les hommes noirs sont stéréotypés comme étant différents des autres hommes en raison de caractéristiques présumées comme celles d’être incapables de refuser des relations sexuelles; de chercher à avoir des relations sexuelles avec de nombreuses femmes, souvent simultanément; de ne pas pouvoir être gais ou bisexuels; de ne pas reconnaître leurs vulnérabilités; et d’être des pères indifférents qui abandonnent leur famille. Les représentations sociétales, en particulier dans les médias populaires et d’information, renforcent les stéréotypes voulant que les relations sexuelles avec des hommes noirs soient intrinsèquement risquées et que ces hommes aient de grands atouts érotiques, s’exemptent de la prévention du VIH et délèguent la responsabilité du condom aux femmes. Ces stéréotypes racistes ont pour conséquence que les hommes noirs hétérosexuels intériorisent la stigmatisation, la peur et la honte liées au VIH et qu’ils évitent les services ou les réseaux de soutien disponibles.72 Husbands W. Stop it! Heterosexual Black men are not pricks [Internet]. HIV Endgame: Stopping the Syndemics that Drive HIV; 2016 Oct 24; Toronto, Ont. Accessible à : http://www.ohtn.on.ca/wp-content/uploads/2016/12/Husbands- Stop.pdf

La situation de pauvreté, l’expérience d’immigration et le statut d’emploi sont reliés à la répartition des risques pour le VIH et aux comportements de protection. Par conséquent, les interventions de prévention pour les personnes ACN, sur le plan local et dans d’autres régions du Canada, devraient tenir compte du genre, de la pauvreté, de l’expérience d’immigration et du statut professionnel.73 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1. Il est inutile d’entreprendre des programmes de prévention du VIH sans répondre aux enjeux plus larges qui maintiennent les populations ACN en marge de la société canadienne. La compréhension de ces multiples enjeux ne se limite pas aux expériences locales; elle doit englober des processus mondiaux comme les déplacements transfrontaliers à la recherche de meilleures occasions et d’une sécurité; l’isolement vécu dans un lieu étranger; la solitude liée à l’absence d’êtres chers; la difficulté d’établir de nouvelles relations et de nouveaux réseaux; et la décision d’épargner aux proches dans le pays d’origine la nouvelle d’un diagnostic de séropositivité reçu en Ontario ou ailleurs au Canada. Certains membres des communautés ACN ont non seulement du mal à composer avec la vie quotidienne en Ontario, mais s’inquiètent également du bien-être matériel d’êtres chers qui dépendent d’eux dans leur pays d’origine.74 CACVO. HIV/AIDS, Stigma, Denial, Fear and Discrimination: Experiences and Responses of People from African, Caribbean and Black Communities in Toronto [Internet]. 2006. Accessible à : https://accho.ca/hiv_stigma_report/

Le risque d’infection par le VIH pourrait être lié au temps écoulé depuis l’arrivée au Canada. Dans l’ensemble, les immigrant-es récent-es semblent avoir un moins grand risque d’exposition au VIH et de transmission de celui-ci que les personnes nées au Canada. Toutefois, plus la durée de séjour au Canada augmente, plus le profil de risque des immigrant-es se rapproche de celui des Canadien-nes. Plus précisément, les comportements sexuels des immigrant-es commencent à ressembler à ceux des membres de la culture dominante. Cela peut être particulièrement vrai chez les jeunes qui ont immigré pendant leurs années de formation et avant le début de l’activité sexuelle. Plus le temps passé au Canada augmente, plus les immigrant-es sont susceptibles de déclarer des antécédents de relations sexuelles forcées ou non désirées; des relations sexuelles non protégées avec un-e partenaire régulier(-ère) ou occasionnel-le au cours des 12 derniers mois; n’avoir pas utilisé de condom au cours des 12 derniers mois; des relations sexuelles sous l’effet de drogues ou de l’alcool; des antécédents d’ITS; et des relations sexuelles antérieures ou au cours de la dernière année.75 Baidoobonso S, Bauer GR, Speechley KN, Lawson E. HIV risk perception and distribution of HIV risk among African, Caribbean and other Black people in a Canadian city: mixed methods results from the BLACCH study. BMC Public Health. 2013;13(1):1.

Les jeunes qui ont récemment immigré peuvent avoir développé des attitudes concernant l’activité sexuelle avant leur arrivée, ce qui les rend moins vulnérables ou plus lent-es à adopter les normes canadiennes.76 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9. Les jeunes immigrant-es peuvent commencer leurs expériences sexuelles de manière plus conservatrice que les jeunes né-es au Canada, mais affichent des comportements similaires dans les générations subséquentes. Ces résultats indiquent que les efforts de santé publique visant à réduire la vulnérabilité à des résultats de santé sexuelle négatifs pourraient devoir adopter des approches distinctes pour les populations immigrantes et les populations nées au Canada, et ce, même au sein d’un même groupe ethnoracial.77 Kerr J, Maticka-Tyndale E, Bynum S, Mihan R, Team TA. Sexual Networking and Partner Characteristics Among Single, African, Caribbean, and Black Youth in Windsor, Ontario. Arch Sex Behav. 2016 Apr 29;1–9.

Dans l’ensemble, les immigrant-es connaissent un moins grand bien-être que la population générale, avec des risques accrus de dépression, de douleur chronique et d’autres troubles somatiques. En outre, la prévalence de troubles psychotiques pourrait être plus élevée après la migration.78 Logie CH, Jenkinson JIR, Earnshaw V, Tharao W, Loutfy MR. A Structural Equation Model of HIV-Related Stigma, Racial Discrimination, Housing Insecurity and Wellbeing among African and Caribbean Black Women Living with HIV in Ontario, Canada. Faragher EB, editor. PLOS ONE. 2016 Sep 26;11(9):e0162826.

Le processus d’immigration peut en soi contribuer au risque de certaines personnes de contracter le VIH. Il est relativement courant qu’un membre de la famille arrive le premier au Canada, s’y établisse et fasse venir les autres plus tard. Cela signifie que des partenaires peuvent être séparé-es pendant un an ou plus. Le temps de leur séparation, ils et elles peuvent avoir des relations sexuelles qui pourraient les exposer à des risques. Pour de nombreuses femmes ACN, la migration perturbe plusieurs aspects de la vie. Des changements dans les rôles de genre peuvent entraîner des conflits relationnels. Cela signifie que les personnes dont le mariage se brise et qui se retrouvent célibataires pourraient commencer à avoir des fréquentations en étant peu préparées à négocier des pratiques sexuelles plus sécuritaires et en ayant des connaissances limitées sur le VIH/sida ou les autres ITS.79 Tharao, Wangari, Massaquoi, Notisha, Teclom, Senait. Silent Voices of the HIV/AIDS Epidemic: African and Caribbean Women in Toronto 2002 – 2004 [Internet]. Womenʼs Health in Womenʼs Hands Community Health Centre; 2006. Accessible à : http://www.icad-cisd.com/pdf/CHABAC/RelatedResources/Silent- Voices-of-the-HIV-and-AIDS-Epidemic.pdf

La violence sexuelle et physique a un impact direct sur la capacité des personnes ACN à pratiquer la prévention du VIH. Les enjeux liés à la violence sexuelle peuvent être des sujets tabous dans les familles et communautés ACN, et les personnes qui la dénoncent se heurtent souvent à la stigmatisation et aux représailles de membres de la famille pour avoir parlé et/ou demandé du soutien, en particulier si l’auteur de violence fait partie de la famille immédiate/élargie ou de la communauté. Les relations sexuelles forcées, les abus sexuels pendant l’enfance et l’inceste peuvent conduire directement à l’infection par le VIH, alors que la peur de la violence sexuelle et physique limite la capacité des femmes à négocier l’usage du condom.

De nombreuses femmes africaines qui vivent aujourd’hui en Ontario ont fui la persécution dans des pays d’Afrique subsaharienne ravagés par la guerre, où elles ont pu être violées et torturées, occasionnant des blessures physiques, la grossesse et une exposition au VIH.80 Agence de la santé publique du Canada. Transmission périnatale du VIH au Canada [Internet]. Actualités en épidémiologie du VIH/sida; 2010. Accessible à : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/vih-sida/publications/actualites-epidemiologie/chapitre-7-transmission-perinatale-vih-canada.html 81 Wilcken A. Traditional male circumcision in eastern and southern Africa: a systematic review of prevalence and complications. Bull World Health Organ. 88(12):907–14. 82 Perron, Liette, Senikas, Vyta, Burnett, Margaret, Davis, Victoria. Déclaration de principe de la SOGC : Excision/mutilation génitale féminine. Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada [Internet]. Accessible à : https://www.jogc.com/article/S1701-2163(16)39640-2/pdf

Les filles, les jeunes femmes, les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres et queer (LGBTQ) et les personnes vivant avec un handicap sont plus fréquemment des cibles de victimisation physique et sexuelle. Même si des garçons et des hommes vivent aussi de la violence sexuelle, il est important de reconnaître que les filles et les femmes sont affectées de manière disproportionnée par la violence sexuelle et physique, quels que soient leur pays d’origine, leur culture, leur classe sociale, leur religion et leur origine ethnique. Leur capacité à pratiquer la prévention du VIH peut être affectée par des séquelles de la violence sexuelle (p. ex., dépression, perte d’estime, perte de bien-être). Des recherches indiquent également que les abus sexuels vécus pendant l’enfance peuvent exposer les survivant-es à des risques de violence physique et sexuelle à l’âge adulte, ce qui peut limiter leur capacité à négocier des pratiques sexuelles plus sécuritaires et/ou à exercer le droit de protéger leur corps.83 Williams JK, Wilton L, Magnus M, Wang L, Wang J, Dyer TP, et coll. Relation of Childhood Sexual Abuse, Intimate Partner Violence, and Depression to Risk Factors for HIV Among Black Men Who Have Sex With Men in 6 US Cities. Am J Public Health. 2015 Dec;105(12):2473–81. 84 Phillips D. The intersection of intimate partner violence and HIV in U.S. women:  a review. J Assoc Nurses AIDS Care. 2014;25(Supp1):S36-49. 85 Dunkle K. Gender-based violence and HIV: reviewing the evidence for links and causal pathways in the general population and high-risk groups. Am J Reprod Immunol. 2013;69(Supp1):20–6.

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OUVRAGES CITÉS

Le Conseil des Africains et Caraïbéens sur le VIH/sida en Ontario (CACVO)
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References

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